Il y a quelque temps, j’ai déjà abordé ce sujet. Une première incursion dans le monde des djinns, posée comme une cartographie générale, pour ceux qui n’avaient jamais osé lever le voile. Mais cette fois, ce n’est pas un simple rappel. C’est une reprise totale. Un nouveau départ. Une plongée bien plus profonde, bien plus méthodique. Comme si je reprenais chaque pierre déjà posée… pour ouvrir un souterrain oublié. Cette série n’est pas une redite, c’est une guerre. Une guerre invisible. Et ce premier épisode n’est que l’ouverture d’un long combat contre les illusions, les fausses doctrines et les charlatans qui ont fait du monde occulte un fond de commerce.
Il est des guerres que l’on entend.
Des guerres qui laissent derrière elles le tumulte des bombes, les pleurs des veuves, les membres arrachés et les villes calcinées.
Et puis, il en est une autre. Une guerre plus ancienne, plus sourde, plus vicieuse. Une guerre qui ne dit pas son nom mais qui ronge les âmes, détruit les foyers, éteint la foi, brise les chaînes de la raison et attise les passions les plus ténébreuses.
Cette guerre, l’humanité ne l’a pas déclarée. Elle l’a héritée.
Depuis que l’homme foule cette terre, une autre création, faite de feu sans fumée, l’observe. Une création insaisissable, invisible à l’œil nu, mais bien réelle.
Elle respire à nos côtés, nous regarde, nous guette, interagit, murmure parfois. Ce sont les djinns. Et ce que beaucoup relèguent à un folklore de grand-mère ou à une légende des mille et une nuits est en réalité un pan entier de la vérité cosmique révélée dans le Coran.
La guerre invisible est une guerre spirituelle, mais elle ne se limite pas à l’abstrait.
Elle prend racine dans le concret.
Elle se manifeste par des sorts lancés au fond des puits, des talismans enterrés sous les seuils de maison, des pactes scellés avec le sang menstruel, des noms écrits à l’envers, des alliances avec les rebuts de la création.
Elle prend vie dans les yeux vitreux du charlatan, dans la bouche venimeuse de la prétendue “guérisseuse”, dans le regard perdu d’une mère envoûtée qui n’entend plus les cris de son propre enfant. Elle s’infiltre dans les rêves, dans les couples, dans les corps, dans les cœurs. Et surtout, elle se nourrit d’ignorance.
Ce qui fait la force du diable, ce n’est pas son pouvoir. C’est notre abandon.
Notre incurie. Notre refus obstiné d’ouvrir les yeux. Et plus encore : notre complicité.
Combien de familles musulmanes, aujourd’hui, vivent au rythme des horoscopes, des bracelets “protecteurs”, des prières trafiquées… ? …et dans ce théâtre d’ombres, les djinns dansent.
Mais pour comprendre cette guerre, il ne suffit pas d’en dénoncer les symptômes. Il faut en remonter la source. Il faut comprendre comment, dans les premiers temps de la Révélation, le Prophète ﷺ a affronté cette présence invisible…
Car c’est là que commence la libération.
La sourate Al-Jinn… est un avertissement.
Un rappel. Un étendard dressé dans l’invisible, pour dire à l’humanité :
“Ils existent, et ils écoutent.”
“Ils complotent, et vous ignorez.”
Lorsque les portes du ciel furent scellées aux djinns… la chaîne millénaire de la sorcellerie fut rompue. Et le monde invisible, frustré, se révolta.
Aujourd’hui, elle prend d’autres formes…
…mais le fond reste le même : un pacte. Un détournement. Une souillure.
Avons-nous compris qu’il existe un ennemi… plus informé que nous sur nos propres faiblesses ?
…et qui, pourtant, ne peut rien face à un cœur sincère, à une langue qui invoque, à un esprit qui comprend ?
Car il est temps de lever le voile.
De regarder l’ennemi dans les yeux, même s’il ne les a pas.